Têtes...

 Ils en font des têtes!...

Nous avons proposé aux artistes de nous faire des têtes ! Beaucoup se sont pris au jeu, et nous en proposent des petits et moyens formats conçus pour cet amical tête à tête. Une exposition collective, donc, regroupant 19 artistes, peintres et sculpteurs, rythmée par ce motif récurrent: la tête humaine. Source inépuisable d’inspiration, la tête, son visage, le portrait, se laisse traiter de tous les noms, trogne, tronche, binette, caboche, bouille, gueule.... sans oublier son origine latine: testa, pot de terre, ni qu’en français, ce pot de terre a détrôné le chef (caput) pour désigner ce que l'homme a de plus précieux mais aussi de plus fragile.

 Peintres :

Georges BRU - Pierre DESSONS - Marc GIAI-MINIET - Abraham HADAD -

Jörg HERMLE - Bernard LE NEN - Bernard OUVRARD - Denis POUPPEVILLE

Marc PRIALNIC – Bernard PRIVAT - Victor SOREN - Jean-Paul SOUVRAZ

Bernard THOMAS-ROUDEIX - Isabelle VIALLE

Sculpteurs :

Frédéric BRIGAUD - Yukichi INOUE - Hans JORGENSEN - Janos KALMAR

Pascale PROFFIT

25 janvier - 4 mars 2017

vernissage mercredi 25 janvier à partir de 18h30

 

  

Ainsi l'animal n'est jamais loin derrière le masque de l'humanité (Ici les trognes de Bernard PRIVAT).

Mais, pour l'artiste, ce qui compte, c'est l'énergie contenue dedans, sa tension, sa présence à l’être. « C’est impossible de faire une tête » disait en substance A. Giacometti.

Pour Bernard OUVRARD, faire une tête, c'est rentrer dedansen extirper la charpente tenter de saisir le mystère de l'être.

 

 

 La tête peut s’éloigner de la figuration et devenir avec les sculptures de Janos KALMARun simple signe, comme le contour plié d’un buste rythmant l'espace.

 Certains se plaisent à déformer, à décomposer ce stupéfiant réceptacle.

 Ainsi Bernard THOMAS-ROUDEIX  souvent présenté depuis l' exposition Dé-figuration (mai-juin 2013) à laquelle participaient aussi Bernard LE NEN avec les sortilèges de sa magie noire..

...et Jörg HERMLE qui peint dans l'outrance expressionniste une humanité abrutie par l'ennui, l’égoïsme et la voracité. 

 

La tête peut proliférer en foule de carnaval avec les théâtrales mais si truculentes trognes de Denis POUPPEVILLE!

 

 

 

 Elle peut aussi dire la nostalgie des amours enfantines.

Chez Pierre DESSONS, les têtes, poupées ou pantins, jouent d’un théâtre pervers de figurines et jouets ancrés dans sa mémoire, tandis que chez Victor SOREN la nostalgie se lit dans une noirceur vécue à rebours d’une enfance interdite.

 

 

 

 Le sculpteur Yukichi INOUE s’est lancé le défi de réaliser « Mille et une têtes » en taille directe dans la pierre d’Okinawa. Ici, la brutalité de la taille se veut en rupture avec les œuvres de ses périodes précédentes.

 A l’inverse, l’unique « Tête mutilée Ishtar », bronze de Frédéric BRIGAUD, invoque dans le raffinement et la délicatesse de son traitement du détail, les mystères de la déesse sumérienne de l’amour et de la guerre...

 

La tête peut aussi ne pas avoir de visage, laisser deviner l’animalité, le crâne, et le masque de la mort chez Jean Paul SOUVRAZ,  

ou devenir enchevêtrement végétal, racines, entre deux règnes, tête-mangrove dans la nouvelle série Artères chaotiques d'Isabelle VIALLE.

 

 

Hans JORGENSEN fait aussi apparaître des têtes de son dialogue permanent avec la poussée vitale et primitive inscrite dans les fibres du bois.

Chez Marc Giai-MINIET, les têtes sans visages sont masquées, têtes-chrysalides, traversées de tuyaux exsudant les échanges d’une alchimie présumée inquiétante.

 

 

 

  Et la rondeur toute orientale des visages d’Abraham HADAD, ses têtes aux yeux écarquillés, exophtalmiques! Ses modèles sont comme saisis dans un quotidien idéal, fixés par l’imaginaire du peintre dans l’éternité frontale du tableau…

 

 

L’ émerveillement, naïveté feinte, est aussi dans l’esprit des sculptures de Pascale PROFFIT mais de manière toute autre. Entre sourire narquois et voluptueuse grimace, ses têtes imposent leur présence énigmatique.

 

Il y a aussi l'apparition obsessionnelle d'un mystérieux profil perdu dans les oeuvres de Marc PRIALNIC.

 


 

  Il y a enfin les têtes à l’anatomie improbable et fantomatique, de personnages indéterminés en quête des brumes de leur existence, dans les dessins et la lithographie de Georges BRU.

 

Mais qu’est-ce donc qu’une tête ? La rencontre de ces dix neuf artistes dans la grande diversité de leur expression, pose et repose cette interrogation sans fin, et nous sommes loin d’en épuiser le sujet. A. Giacometti avait probablement raison : il est impossible de faire une tête ! Regardons donc ces têtes nous regarder et laissons nous envahir par l’insondable mystère de la création.

 

Exposition du 25 janvier au 4 mars

 vernissage mercredi 25 janvier à partir de 18h30

 Galerie ART aujourd’hui 

8, rue Alfred Stevens

Paris 9ème (m° Pigalle)

du mercredi au samedi 14h30 -19h30

Contact : Marianne RILLON : 06 52 34 98 24

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 www.galerie-art-aujourdhui.com

 

Images de l'exposition (photos PhR.)